¡Hola!
Et oui, la traversée de la frontière entre la Colombie et le Panamá s'est bien passée. Comment ça s'est passé? C'est très simple... Comme il n'y a pas de route entre la Colombie et le Panama, mais une forêt épaisse, pleine d'animaux de toutes espèces, de guérilleros et de bandits de grand chemin, la façon la plus simple pour passer la frontière est d'embarquer sur un voilier depuis Cartagena ou Barranquilla. Pour en trouver un, ce n'est pas très compliqué, puisque c'est une entreprise en plein développement. Il suffit d'aller dans une agence de voyages ou dans quelques hôtels pour "mochilleros" (routards) et de demander. On est allés à Casa Viena, un hôtel à Cartagena, qui ont une sorte d'annuaire de skippers. Ils ne les connaissent pas vraiment (quand on demande leur nationalité, les gens de l'hôtel disent "oh je sais pas trop, Chilien, Brésilien, Français, ou peut être Colombien !"), mais il faut avoir confiance !
Bref on a donc trouvé notre capitaine, Lucho. C'est un Chilien qui vit depuis longtemps en Colombie. Il se dit "Chilombiano". Après un petit entretien et une visite du voilier (environ 13m, 2 mâts et 6 passagers), on décide d'embarquer. On part le mercredi 27 février depuis le port de Cartagena. La route prévue est Cartagena - Sabsurro, Sabsurro - Archipel des San Blas, San Blas - Portovelo, le tout en environ 5 jours.
Je vous laisse imaginer la traversée, une petite brise, quelques vagues, mais pas trop, le soleil interrompu seulement par la nuit, une mer bleue marine, le vent dans les cheveux. Bref le paradis... Bon avec un petit mal de mer, ça passe un peu moins bien, mais on résiste quand même!
Après environ 35 heures de navigation, on fait donc une halte à Sabsurro, un minuscule village à la frontière avec le Panamá. Ici il n'y a pas de port, mais une superbe baie on peut mouiller. En réalité, c'est un ancien volcan dont le cratère s'est partiellement effondré. Le village est entouré de collines où règnent la jungle épaisse et profonde, avec Pumas, jaguars, tigres, serpents, etc. On reste donc une nuit dans ce village, en logeant chez le père de Lucho, le capitaine chilien.
Le lendemain on repart, direction les San Blas, un archipel caribéen comme on peut voir à Thalassa ou à Faut pas rêver (l'émission n'est plus trop d'actualité, je crois, mais bon on joue dans la cour des vieux!). Il y a un petit problème, pour ce départ... Lucho est ivre et a complètement disjoncté. Heureusement, il a eu la bonne idée d'embarquer un second, Olivier. Olivier, c'est un français qui vit depuis un petit moment dans les Caraïbes, sur des voiliers. Il a 41 ans et a acheté son premier bateau à 18 ans... C'est donc lui qui assure toutes les manoeuvres avant que Lucho ne reprennent ses esprits. Et on peut donc arriver sains et saufs sur l'archipel où on pratique plongée, on rend visite aux Indiens Kunas et on se repose de la traversée.
Dix heures de navigation plus tard (sans compter un détour par Porvenir, le poste frontière sur une des îles des San Blas) pour rejoindre Portovelo. Enfin la terre ferme, au Panamá.
Et maintenant direction Panamá Ciudad !
A bientôt